Lettre à Lucho de la part de sa famille :
Depuis que nous avons vu ta photo et ton histoire, tu nous as ému. C’est alors que tu nous as permis de nous lancer dans cette belle aventure de l’adoption. Bien sûr, la leishmaniose nous a fait peur, bien sûr, le fait de ne pas te rencontrer avant le transfert nous a effrayé. Pour nous qui sommes si raisonnables, le risque de t’adopter semblait grand : ta vie passée, ta maladie…. Mais nous avons décidé de faire confiance au destin et de croire le portrait de toi que nous ont tracé Laëtitia et Sandrine par téléphone.
En fait, nous t’aimions déjà à distance, en photo, tout en craignant un peu la rencontre réelle. Et puis nous avons attendu ton transfert d’Espagne et avons décidé de changer ton prénom de « Ludo » en « Lucho » (« je lutte » en espagnol car nous savions bien que ta vie passée n’avait pas été facile)
Et dès la première rencontre, dès la visite vétérinaire, sous cette couche de longs poils, nous t’avons aimé….
Ton arrivée dans notre famille a été une telle source de bonheur pour nous….
Quel incroyable sentiment que de te sentir si fragile et si dépendant de nous… Et d’espérer que nous pouvions changer la vie d’un être vivant sur qui le destin s’était déjà trop acharné.
Au début, tu craignais mon mari et allais te cacher lorsqu’il t’appelait, tu avais du faire de mauvaises rencontres . Et peu à peu, nous nous sommes apprivoisés…Tu posais ton regard sur nous et nous donnais toute ta confiance. Tu es devenu un membre de la famille, tout notre quartier, notre entourage te connaissait, ton allure de petit mouton attirait les regards et nous permettait de faire connaitre le sort des malheureux lévriers espagnols. Tu étais tellement gentil et calme que même les gens ayant peur des chiens affrontaient leur crainte pour venir te caresser. Tu nous as impressionné par tes qualités et la facilité avec laquelle tu t’es intégré à notre vie. Nous t’avons emmené en vacances en TGV, en tram en Belgique, dans les fêtes de village, lors des feux d’artifice, à la mer, à la montagne. Partout tu étais bien, tant que tu étais à nos pieds. La maman de David disait toujours après plusieurs séjours chez nous : « je ne connais pas la voix de Lucho tellement il est calme et mignon et qu’il n’aboie pas ».
Partout, te voir heureux faisait notre bonheur.
A tous les bénévoles de l’association française, à ceux d’Espagne, et spécialement à Sandrine, Laetitia, à Miguel, à ceux qui ont participé au financement de tes soins avant l’adoption, nous souhaitons vous dire merci. Merci de votre abnégation, merci d’avoir été présents, merci d’avoir répondu au téléphone pour nous conseiller lorsqu’à la fin, nous étions inquiets pour sa santé, merci d’avoir rendu cette adoption possible. Nous comprenons mieux maintenant pourquoi Miguel vous surnomme les « anges français ».
Lucho nous a offert deux merveilleuses années de bonheur, de câlins, de tendresse et de joie.
La maladie nous l’a enlevé trop tôt, nous ne voulions pas le voir souffrir, il est donc mort hier dans nos bras. C’était notre dernier présent pour lui.
Nous t’aimons beaucoup, Lucho, qu’il est difficile de te voir partir, tu vas tant nous manquer….
Comme dit Laëtitia : « c’est si simple, des croquettes, un regard et de l’amour...C’est ça, la vie… »
David, Marie, Valentine et Emma